En 2035, la commercialisation des véhicules thermiques neufs sera interdite dans l’Union européenne. Depuis 1990, les émissions de CO2 du secteur automobile n’ont cessé d’augmenter malgré les progrès technologiques. Les modèles diesel, longtemps plébiscités pour leur faible consommation, font désormais l’objet de restrictions sévères dans les grandes villes européennes.
L’électrification du parc automobile s’impose comme réponse réglementaire et industrielle, mais suscite des interrogations sur l’accès aux matières premières et la capacité des réseaux électriques. L’hydrogène, les biocarburants et d’autres alternatives émergent dans un contexte d’objectifs climatiques de plus en plus stricts.
Fin programmée du diesel : comprendre les enjeux de la transition automobile
Le diesel a longtemps dominé les routes françaises et européennes. Aujourd’hui, la roue tourne. Les zones faibles émissions (ZFE) se multiplient et dessinent un nouveau paysage urbain, Paris, Lyon, Grenoble ou Marseille ferment progressivement leurs portes aux motorisations jugées polluantes. Même les modèles récents n’ont plus forcément le droit de cité en centre-ville. Face à la pollution de l’air, les demi-mesures n’ont plus leur place.
Dans ce contexte, les constructeurs comme Renault, Peugeot, Volkswagen ou BMW réorientent leur stratégie. Le diesel, autrefois leader, représente désormais moins d’une voiture neuve sur cinq début 2024. Certains modèles disparaissent des catalogues, signe d’un marché en pleine redéfinition. Sur le marché de l’occasion, le diesel recule dans les centres urbains au profit des versions moins polluantes, tandis qu’il se réfugie progressivement dans les zones moins réglementées.
Cette transition ne touche pas que les moteurs : toute la filière s’adapte. Techniciens, concessionnaires, logisticiens, formateurs… chaque métier revoit ses pratiques et ses outils. L’adaptation technique est indissociable des enjeux économiques et sociaux. Rien n’échappe à ce vaste mouvement.
Pourquoi 2035 marque un tournant décisif pour les moteurs thermiques ?
2035 va marquer une rupture. Dès cette date, la vente de voitures neuves à moteurs thermiques, qu’il s’agisse d’essence ou de diesel, s’arrêtera net. Quelques exceptions subsisteront, mais réservées à certains véhicules alimentés aux e-fuels, technologie encore rare et coûteuse.
Derrière cette échéance point une ambition : faire du transport un secteur neutre en carbone d’ici 2050. Atteindre cet objectif implique une transformation en profondeur, depuis les usines françaises, allemandes ou italiennes, jusqu’aux acteurs de la sous-traitance, qui accélèrent leur mise à jour technologique vers l’électrification.
Autre accélérateur, la norme Euro 7, introduite en 2023, impose des seuils d’émissions toujours plus contraignants. Les investissements publics s’orientent majoritairement vers les solutions bas carbone, encourageant la recherche et adaptation des industriels.
Voici les jalons qui structurent cette transformation :
- Arrêt annoncé des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035.
- Renforcement progressif des exigences sur les émissions dès 2025 via Euro 7.
- Mobilisation des grands pays constructeurs comme la France, l’Allemagne ou l’Italie autour de cette trajectoire.
Les années à venir seront électriques, hybrides, possiblement hydrogène. Ceux qui dédaignent le changement risquent fort de se retrouver à l’arrêt.
Panorama des alternatives : électriques, hydrogène, biocarburants… où en est-on vraiment ?
Le grand bond des véhicules électriques
La voiture électrique ne se cantonne plus à un rôle de figurante. En France, elles dépassent désormais les 16 % des ventes de véhicules neufs. Ce basculement s’explique par la montée en gamme chez des constructeurs comme Peugeot, Volkswagen, Tesla. Les bornes de recharge gagnent du terrain, même si la répartition reste inégale. Du côté des batteries, les progrès portent désormais l’autonomie autour de 500 km pour certains modèles, ce qui rassure une clientèle longtemps hésitante. Le coût d’acquisition reste élevé mais les dispositifs de bonus permettent de franchir le pas plus facilement.
L’hybride et l’hydrogène : deux pistes qui avancent
Pour beaucoup, l’hybride s’impose comme un compromis rassurant. Les modèles rechargeables permettent de réduire concrètement les émissions de CO2 au quotidien, tout en maintenant une flexibilité d’usage. L’hydrogène gagne du terrain, notamment chez les gestionnaires de flottes ou dans l’univers professionnel. Son frein principal : peu de stations et un coût au kilo encore dissuasif pour les particuliers.
Biocarburants et e-fuels : prolonger la vie du thermique
Pour continuer à rouler sans passer à l’électrique, certains parient sur la montée en puissance des biocarburants et des e-fuels. Des entreprises testent déjà ces solutions pour limiter l’empreinte carbone sans changer de voiture. Ce choix séduit les détenteurs de véhicules thermiques qui redoutent une dépense immédiate. Néanmoins, l’offre reste marginale et la viabilité à long terme dépendra de la capacité à rendre leur production véritablement durable.
Pour y voir plus clair parmi les nouveaux choix technologiques, retenons :
- Les véhicules électriques connaissent une progression rapide, portés par un réseau de recharge en plein développement.
- Les hybrides et l’hydrogène avancent, chacun répondant à des usages et contraintes différents.
- Les biocarburants et e-fuels représentent une voie transitoire pour celles et ceux qui souhaitent garder leur modèle actuel.
Vers une mobilité plus durable : quels défis et opportunités pour les automobilistes de demain ?
La transition énergétique s’intensifie
Les automobilistes n’ont jamais eu à composer avec une telle diversité d’offres et de nouvelles règles. ZFE qui s’étendent, apparition de modèles hybrides et électriques à tous les prix, bornes de recharge plus nombreuses… La mutation est rapide, mais l’accès n’est pas le même pour tous : selon la région, les possibilités varient fortement.
Pour soutenir ce mouvement, les aides telles que le bonus écologique et le leasing social facilitent l’accès aux motorisations propres. Malgré cela, la majorité du marché de l’occasion reste composée de thermiques. Certains élus et professionnels insistent sur la nécessité d’un accompagnement social pour ne laisser personne sur le carreau. Cette adaptation doit concerner aussi bien les particuliers que les différents métiers de l’auto.
Deux mutations principales illustrent la dynamique actuelle :
- Les ZFE modifient profondément les usages dans les centres urbains, renforçant l’exigence de véhicules propres.
- Selon des mesures récentes, la qualité de l’air s’améliore dans les villes qui appliquent de fortes restrictions, mais les zones périphériques peinent à suivre la cadence.
Aujourd’hui, choisir sa voiture exige une vigilance de chaque instant : réglementation locale, aides, anticipation des futures normes… Mais ce bouleversement s’accompagne aussi d’opportunités : baisse progressive des émissions, mobilité plus propre, diversification de l’offre et émergence d’un véritable marché circulaire pour l’occasion. Il appartient à chacun désormais de prendre le volant et de décider dans quelle direction tracer sa propre route.


